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 Une recontre imprévue

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Kurleen

Kurleen


Messages : 34
Date d'inscription : 06/12/2010

Une recontre imprévue Empty
MessageSujet: Une recontre imprévue   Une recontre imprévue EmptyMer 22 Déc - 21:36

Akamyss étira ses muscles. L’auberge était bondée en cette fin de jour de marché à Logar. « Et la soirée est loin d’être finie » se dit elle, elle venait de finir de préparer et laquer son 13eme porcelet. Elle souffla tout en s’épongeant le front et put enfin s’accorder un répit, son commis saurait bien s’occuper des tâches à faire pendant quelques minutes. Elle monta à l’étage, se nettoya rapidement les mains et le visage, mira son reflet dans le miroir, remit sa coiffure en ordre, ramassa une répugnante vieille bottine, lui appartenant bien évidement, à moitié mâchouillée et couverte de bave. « Beurk » fit-elle avec dégout. Il faudrait qu’elle en parle à son amie. Elle aimerait bien que Nie’ lui dise pourquoi, malgré sa cohabitation de plus en plus fréquente avec son amoureux, sa saleté d’ourson s’en prenait toujours à ses affaires à elle. Elle la voyait déjà se perdre en conjectures sur l’affection des oursons envers les gens qu’ils ne connaissaient pas. Elle sourit à cette pensée, mais ce ne serait cette pas cette explication que lui fournirait la jeune fille. En ce moment cette dernière était morose, se perdait peu en paroles, et délaissait son ourson.

Les quelques discussions qu’elles avaient récemment eues avec elle étaient sèches, remplies de tristesse. La plupart du temps, Niemand entrait, saluait à peine les personnes présentes, allait piller le cellier où se trouvaient les tomates et s’asseyait en regardant un bout de cuir froissé tout en ressassant le passé. En temps normal, le monstre aurait tout ravagé sur son passage, terrorisant par la même occasion le jeune commis. Akamyss eu un regard mauvais en direction de la tête d’ours empaillé que Nie’ lui avait « gentiment offerte ». La seule raison qui empêchait probablement sa meilleure amie de sombrer dans la dépression ou la folie était son frère Autari, avec qui elle était de plus en plus présente, et plus certainement le sieur Juanmyrr.

C’est en réfléchissant à tout cela que la cuisinière descendit dans la salle de restauration. Comme elle s’y attendait, celle –ci était pleine à craquer, toutes les grandes tables étaient saturées, certains clients mangeaient même debout. Le marché de Logar était bien connu des environs. Certains acheteurs et vendeurs venaient même de Varanas afin de profiter des meilleurs produits artisanaux du village. Elle surveilla les quelques serveuses, filles du village engagées pour l’occasion, servir les consommations. L’heure du repas était déjà bien avancée et l’essentielle de la clientèle déjà relativement éméchée, la bière et le vin aidant souvent aux négociations commerciales.

C’est alors que son regard s’arrêta sur la silhouette assise d’une jeune rouquine à la courte chevelure en bataille. Les clientes étaient rares dans l’auberge et encore plus les jours de marché. Il semblait que le fait de discuter le bout de gras sur le cours de la salade ou des fers à chevaux soit l’apanage sacré de la gente masculine. Elle observa avec plus d’intérêt cette jeune curiosité. Non contente d’être au milieu d’un monde de mâle, la jeune femme ne semblait pas du tout dérangée par cet état de fait, et à l’instar des nombreux gardes du corps des caravanes marchandes elle était armée, de haches qui pour l’instant étaient posées à ses pieds. Elle portait une cotte de maille fine, ajusté à sa taille qui ne lui faisait perdre en rien de sa féminité.

La jeune femme, à califourchon sur un petit tabouret, situé à un coin de table semblait concentré sur une affaire. Elle était absorbée et regardait une fois à droite, une fois à gauche, tout en se mordillant les lèvres, deux carrés d’étoffes de couleurs différentes dans les mains. Le manège de la rouquine, entrecoupé, de temps en temps, par une petite lampée de bière, durait depuis un bon quart d’heure quand la vision d’Akamyss fut attirée sur une table bruyante. Situé derrière la jeune fille, un groupe d’hommes, au vu de leurs habits, des commerçants de Varanas, riaient et buvaient en grande quantité. L’un d’entre eux, dont on se serait demander s’il s’était jamais approché d’un savon, faisait de grands gestes en direction de la petite rousse, qui d’ailleurs se mordillait toujours les lèvres sans se rendre compte de rien. Le balourd qui la montrait du doigt commençait à faire maintenant des mimiques plutôt obscènes. La jeune cuisinière grimaça, elle n’aimait pas l’allure que prenait la situation, elle fut chagrinée que « Couettes » ne soit pas là.

Kurleen ne savait pas laquelle des étoffes choisir. Elle était contente de ses affaires réalisées au marché-foire de Logar. Elle avait ouït dire que les artisans-ébénistes et ferronniers du coin étaient excellents, et que leurs prix étaient attractifs. Comme elle venait de faire l’acquisition d’une petite masure sans prétention dans la ville basse de la capitale (elle n’allait tout de même pas vivre au crochet de Kalü toute sa vie), ses fonds étaient plutôt bas. Il ne lui restait pas assez d'or pour se meubler, du moins aux tarifs des marchands de Varanas. Après avoir indiquer à sa Jarl bien aimée qu’elle comptait se rendre à Logar, cette dernière ne perdant pas le nord, elle lui avait intimé l’ordre de faire un rapport complet de la situation de la région dès son retour. Elle l'avait autorisée à quitter la sororité pendant un court temps, sans un dernier baiser d’ailleurs. Kurleen avait joyeusement chevauché deux jours durant, se disant qu’elle allait bientôt avoir son petit nid à elle, et qu’elle allait pouvoir y inviter une certaine Jarl pour une soirée un peu plus « intime » que leurs brèves entrevues dans le temple d’Odin.

C’est de bon matin qu’elle arriva ainsi à Lorgar. La foule était déjà importante, et Kurleen fut impressionnée par la quantité des différentes marchandises qu’on pouvait y négocier. Ses affaires furent rondement menées, elle avait choisi ses meubles plus en fonction de leur solidité que de leur esthétisme. Ayant prévu qu’elle en aurait pour plus longtemps, elle avait réservé dès son arrivée une place dans la salle commune d’une petite auberge située sur la place centrale. « Il serait bien bête de perdre l’argent de la réservation » s’était-elle dit, elle avait donc pris la décision de profiter de son après midi pour faire le tour de la foire.
Kurleen prit une courte gorgée de bière se maudit intérieurement. Au lieu de profiter de la foire dans son intégralité, elle s’était arrêtée à un étal qui proposait une quantité incommensurable d’étoffes, d’habits et surtout de robes. Elle avait donc fouillé, chiné parmi les taffetas, soieries, cotons que proposait la boutiquière. Elle avait détourné les offres de la marchande en matière de robes alambiquées, la plupart du temps dans des tons roses qui auraient plus convenus à des dames comme Yumehian ou Gwendhël. Puis le moment du choix était arrivé….
Deux robes, deux stupides robes : l’une beige, de belle coupe, qui soulignait ses courbes, l’autre plus sobre, mais d’un tissu de meilleure faction soulignant quant à lui l’émeraude de ses yeux. La marchande en avait assez de cette indécise cliente, elle lui laissa donc un échantillon des tissus de chaque robe et lui dit qu’elle pourrait toujours prendre la nuit pour se décider.
C’est ainsi que Kurleen, qui n'avait pas mangé, avec une demi bière dans le ventre, n’arrivait plus à choisir. C’était la première fois qu’elle voulait se faire belle et désirable : dame Hystryane avait beaucoup d’importance pour elle. Dépitée, elle reposa les bouts de tissu, laissant son regard vide balayer la salle.
« Mais v’là que s’rait pas le plus beau p’tit con de Varanas ! », la voix qui venait de son dos dos la glaça. Elle se retourna lentement comme figée par l’horreur d’un souvenir lointain. Son visage, elle le reconnut tout de suite. C’était un ancien « client », un de ceux qui aimait se mettre à plusieurs pour la besogner, il était cruel et violent, mais il payait bien, alors…..
Elle ne pouvait plus bouger, coincée dans la frayeur un passé qu’elle désirait par-dessus tout oublier. Il se retourna vers ses comparses, « J'l'avions bien dit que c'tait elle ». La terreur la paralysait. Il reposa les yeux sur elle « V'la donc que t'es trouvé un pervers po' t'accoutrer comme ça, viens par là m' jolie, on te paiera mieux que eu c'te salopiau ». Il lui saisit le bras et l'attira vers la table. Durant un court instant elle se laissa faire. La peur prenait le pas sur tout le reste. Elle savait ce que pouvait lui faire ses hommes si elle leur refusait ses charmes.
Puis la vision de ces visages au regard torve, bestial, lui fit comme un choc.

Les réflexes nés des heures d'entrainements martiaux avec sa Yarl prirent le pas dans son esprit conscient et elle retira sa main de l'étau de son tortionnaire.
Elle pouvait presque entendre la voix d'Hystryane lui répéter ses conseils. Sa posture se modifia, laissant passer le poids de son corps sur sa jambe d'appui. Elle serra son poing ganté d'acier, eut un mouvement de bassin et étendit son bras en direction du visage de cette être honnie, profitant de toute l'allonge dont elle pouvait bénéficier. Elle sentit, plus qu'elle n'entendit, la mâchoire se briser, le sourire goguenard de l'homme se transformer sous la pression de l'impact, et en suivant des yeux la tête de son agresseur elle vit un des compagnons du marchand se lever. Il n'eut pas le temps d'en faire plus, elle lui faucha la jambe et lui mit un coup de botte au visage, lui broyant ainsi le nez et dents. Il hurla. Le troisième homme assis ne fit rien, médusé par la furie qui se tenait devant lui. Elle attrapa par le col celui qui l'avait apostrophé et l'entraina dans les cuisines pour le sortir par la porte de derrière, elle bouscula sur son chemin une jeune femme blonde qui regardait la scène comme hypnotisée.

La situation dégénérait beaucoup trop rapidement au goût d'Akamyss, elle allait s'avancer au moment où un des hommes de la table s'était levé. Il avait balancer quelques paroles à la rouquine, lui avait saisi la main et l'attirait vers ses compagnons. C'est la que la situation avait basculé, bien que différemment de ce qu'elle avait pensé de prime abord. La rouquine lui avait arrangé de visage d'un seul coup de poing, en avait mis un autre hors d'état de nuire en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Puis comme si de rien n'était elle traina le premier à travers la salle en direction de SES cuisines tout en la bousculant au passage. C'est là que son sang s'était glacé elle avait vu un écusson de cuir cousu sur le pourpoint de la rouquine, une hache à double lame, surmontée de deux ailes blanches, un écusson que serrait trop souvent une Nie' aux yeux rougis.

Mais il fallait réagir vite, la salle était au bord de l'émeute, la folle avait renversé deux tables sur son passage, et la surprise allait laisser place à la colère et au chaos.
Elle grinça des dents  « mes seigneurs, ne vous inquiétez ceci est juste une querelle entre deux amants». Elle eut un rire qui sonnafaux à ses oreilles, il allait en falloir plus. C'est en grimaçant qu'elle annoça : « pour ce soir, c'est la maison qui régale, tournée générale ». Un viva accueilli sa déclaration, les serveuses remettant déjà les tables en place en aidant les clients à se nettoyer. Bien. Elle souleva sa jupe, et courut aussi vite que possible vers ses cuisines. Elles allaient l'entendre ces femmes ailées. « Des folles, des folles, elles n'engagent que des folles » rageât elle dans sa course.

Kurleen vivait dans un brouillard de haine pure, elle traversa la cuisine, comme dans un rêve, à la vitesse du tonnerre sous l'œil terrifié d'un jeune homme. Elle ouvrit la porte d'un coup de pied, pénétra dans la ruelle, avisa un tas de déchets et y jeta sa proie. Elle résista plusieurs fois à la tentation de le faire passer de vie à trépas, puis se ressaisissant, elle approcha son visage de l'homme. Il était conscient, cela se voyait dans la terreur des yeux qui la fixaient. Tant mieux. Pleurant à moitié, le menaçant d'une dague, elle hurla: « tu m'adresses encore une fois la parole, je te tue; tu me regardes encore une fois je te tue; tu me touches encore une fois et je t'ouvre la gorge et me sers de ta langue pour te faire une écharpe; tu m'as comprise? ». Un borborygme sanglant sortit de ce qu'il lui restait de bouche. Elle pris cela comme un « oui ».
Et la haine s'en fut, aussi vite qu'elle était venue, laissant la place à un sentiment plus insidieux, plus perfide: la honte. La honte de s'être fait malmenée par tous ces hommes, de s'en être sortie une fois, puis d' y être retournée à son arrivée à Varanas. Une boule se formait dans sa gorge. La honte d'avoir failli y retomber ce soir même, dans la peur. Un visage aimant lui apparut, elle n'en était pas digne. Ce n'est pas cet homme qu'elle avait vu ce soir, c'était ces innombrables visages qui s'étaient penchés sur elle, qui l'avaient souillée. Les larmes lui montèrent aux yeux, sa respiration devint difficile. Elle recula, dans un recoin de la ruelle, s'effondrant, se recroquevillant, elle lutta contre la vague d'émotions qui la submergeait. Ses épaules étaient secouées de sanglots incontrôlables. Alors dans sa solitude elle se nimba d'un linceul de ténèbres.

Le jeune homme soufflait. Il avait cru que la jeune rouquine qui trainait un cadavre derrière elle, écumante de rage, était venue pour lui,. « Aïe » une perle de sang s'écoulait d'un de ses doigts, il s'était coupé tellement il avait eu peur. La porte s 'ouvrit de nouveau comme une trombe, cette fois ci c'était sa patronne. « Où est elle passée », le commis montra la porte de sortie avec le plat qu'il venait de casser. Non il n'était pas fait pour ce métier...trop dangereux.
C'est une Akamyss fulminante qui sortit dans la ruelle. Il pleuvait des cordes. Elle avisa l'homme que la rousse avait ravagé, à quatre pattes dans le tas d'ordures, se dirigeant vers la sortie de la ruelle. «  Où est elle bien passée cette folle, elles les rendent cinglées, c'est pas possible ». Puis elle remarqua une forme dissimulée parmi les caisse vides. Difficile à voir. Elle écumait: « Ahhh vous voilà, vous avez détruit la moitié de ma salle, pauvre demeurée, vous me devez une sacrée som...... » elle resta bouche bée. Ce n'était pas la berserk qui avait mis à mal des hommes faisant deux fois son poids qui se trouvait devant elle, mais une enfant. Une enfant couverte de boue et d'immondices, apeurée, qui se tenait la tête entre ses bras, les mains tirant ses cheveux : elle était secouée par des pleurs, ou plutôt des râles. Akamyss étaient très émue, d'autant plus qu'elle se souvenait d'une autre rousse, qui, il y a peu, agissait de la même manière. Sous la pluie, elle prit la jeune femme dans ses bras.  « Par tous les dieux, mais que vous font elles.....pour vous rendre comme cela » lui chuchota t-elle. Enfin elle berça la jeune femme. Un sanglot déchira l'obscurité.

Elle allait lâcher prise, trop de souvenirs rudes, trop de douleurs, de difficultés.....Elle s'accrochait au visage d'une femme blonde dont elle oubliait le nom. Sa raison s'en allait. Puis sous cette pluie torrentielle, elle entendit une femme. Ce n'était pas son aimée mais par quel miracle, elle lui rappelait ce visage doux qu'elle avait quand elles étaient ensemble. Sa raison s'accrochait comme un matelot à son mât pendant une tempête. Et la tempête s'en fut. La jeune blonde lui murmura quelque chose chose et la honte, pour quelques temps, laissa place à la tristesse. Elle se mit alors à pleurer. Une éternité s'écoula avant que ses sanglots ne se tussent.

La jeune femme se pencha sur elle, puis la prit dans ses bras, elle lui dit doucement, « j'aimerai parler d'une amie qui est tout aussi triste que vous. Vous la connaissez peut être, elle porte bien des noms, mais je l'apelle Niemand ».

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